Aimer, chemin de la vie

La vie et la parole de Jésus Christ, le nazaréen, relatées dans les Évangiles, nous donnent à voir un certain nombre de signes ;

La vie et la parole de Jésus Christ, le nazaréen, relatées dans les Évangiles, nous donnent à voir un certain nombre de signes ; signes de guérison de libération, de pardon qui redonnent vie, à ce qui, en nous, est désorganisé , désorienté , atrophié, mais aussi ce qui, en nous, est appelé à se développer , à s’ accomplir . Il s’agit bien de renouveler notre vie, en la réorientant vers cette quête de bonheur à laquelle nous aspirons tous. Cette quête de bonheur est un don de Dieu et est synonyme d’aimer et d’être aimé , dans la communion (qui est la plus grande unité dans la plus grande différence).
Nous sommes ainsi « faits » que cette soif d’amour n’est jamais complètement étanchée, comblée à vue humaine; c’est pourquoi la quasi totalité de nos blessures sont des blessures d’amour . Nous sommes dans ce domaine , nous le savons bien, des a pprentis; c ‘est un ch emin de vie tou jours ou vert . S eul le C hrist , Parole et Amour du Père peut nous guérir , nous relever de toutes nos infirmités, obscurités, replis sur soi, possessivités . En Jésus Christ, le monde de Dieu rejoint et épouse le monde des hommes . Là où paraît Jésus, la puissance maléfique qui gangrène l’homme s’effondre. Encore faut-il bien comprendre la nature du renouvellement apporté par le Christ. Ces signes que le Christ nous donne ne signifient pas la disparition immédiate et quasi magique de tout ce qui nous meurtrit . Ils sont les prémices du monde à venir que Dieu veut bâtir avec chacun de nous.
Ne nous y trompons pas, ce monde ne peut advenir qu’à l’intérieur de nos vies, dans la puissance d’un amour s’affirmant à travers la mort et le don de soi. C’est le chemin pascal que le Christ va emprunter pour nous.
Par delà ces signes de guérison et de libération, cette puissance d’amour que le Christ manifeste ne s’exprimera vraiment que dans la toute faiblesse et le scandale de la croix. Oui, vivre c’est aimer, mais aimer, c’est aussi mourir à tout ce qui en nous , est encore de l’ordre de notremoi possessif et idolâtre.
Ce chemin pascal peut paraître , à certains moments de notre vie, bien lourd à porter et nous dérouter, voire nous détourner de la foi.
« Il y a bien là une épreuve, une tentation à laquelle Jésus fût soumis, la tentation de ne pas se fier à Dieu, de ne pas croire à sa Parole ». C’est là une tentation qui nous rejoint au cœur de l’épreuve, comme nous le rappelait Bruno d’Armagnac dans le précédent journal.
Redisons avec frère Roger de Taizé : « Même quand Dieu demeure l’incompréhensible, l’essentiel n’est pas de comprendre Dieu mais de lui faire confiance ». Cela s’appelle aussi l’espérance : accueillir ce qui vient et qui n’ apparaît pas encore, comme un souffle fragile, un murmure au cœur du samedi Saint, quand la vie nouvelle germe sans faire de bruit.
Dans le don de la grâce, essayons d’être des témoins vivants de cette espérance.
Henry Gruère , diacre