Message de Monseigneur Michel – 16/03/2020

Frères et sœurs,
Samedi soir, le Premier Ministre a annoncé des mesures encore plus strictes pour contenir l’épidémie du coronavirus.

« Les églises resteront ouvertes mais les rassemblements et les cérémonies seront reportées. »

La Conférence des évêques de France donne les précisions suivantes :

« A partir de lundi 16 mars, ni messes, ni baptêmes, ni mariages ne pourront être célébrés. »

Seules les obsèques pourront l’être mais seulement en présence de la famille proche.

Je veux vous dire merci pour la manière dont vous avez accueilli les mesures
décidées vendredi, et qui se renforcent encore. Nous apportons notre contribution à
l’effort de tous pour protéger les plus fragiles et pour soutenir les soignants qui sont en
première ligne dans cette situation délicate.

C’est le moment d’intensifier notre prière et de nous relier plus profondément
dans une communion spirituelle. Nous vivons d’une manière inhabituelle un retrait au
« désert » qui nous fait vivre ce carême dans une union plus grande au Christ qui se
livre par amour pour sauver l’humanité.

Nous découvrons une autre manière de vivre l’eucharistie : mystère à croire, à
célébrer et à vivre, comme nous dit le Pape Benoît XVI dans son exhortation
apostolique sur l’eucharistie :

« Les paroles de saint Paul sur le culte nouveau et définitif sont la formulation la plus synthétique de la façon dont l’Eucharistie transforme toute
notre vie en culte spirituel agréable à Dieu : Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir vos corps en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre. » Dans cette exhortation, apparaît l’image du culte nouveau comme offrande totale de la personne en communion avec toute l’Eglise. » (Le sacrement de l’amour, N° 70)

Habituellement, c’est en prenant part à la messe et en communiant que nous entrons dans cette dynamique, mais l’Esprit Saint nous rend capables d’y entrer aussi par une communion spirituelle en nous portant les uns les autres, et en étant portés par l’Eglise, de manière réelle même si elle est moins visible. C’est comme si le désir d’une communion plus grande se creusait, et nous pouvons penser à la joie qui débordera lorsque nous pourrons nous rassembler à nouveau.

Les prêtres continuent à célébrer chaque jour et prient aux intentions de la communauté qui leur est confiée (merci de penser à leur transmettre des intentions de
prière, avec une offrande). Moi-même, je célèbre chaque jour également aux intentions de tout le diocèse.

Pour vivre ce temps – sans savoir à l’avance combien de temps cela durera -, nous pouvons profiter de divers moyens de communication :

✴ la radio RCF offre des émissions qui sont un vrai soutien (Pause-Carême, temps de prière…)
✴ le site du diocèse relaiera des propositions venant de différents coins du diocèse
✴ les sites de chaque paroisse proposent une aide pour vivre le carême

✴ la liturgie des heures (facilement accessible sur le site aelf.org) est une ressource
pratique et riche de sens
✴ les églises restent ouvertes pour des haltes silencieuses

Soyons imaginatifs pour garder le contact avec les plus isolés : résidents de maisons de retraite, personnes seules à la maison… Le téléphone maintient un lien concret, sans danger.

Appelons la miséricorde du Seigneur. Chaque mercredi soir, à l’heure habituelle de la messe pour le diocèse, je prendrai un temps d’adoration eucharistique, sans culte public, à la cathédrale en terminant par la prière « pour temps d’épidémie ». J’invite chacun à s’y associer, en famille, en communauté, à la maison, avec un moment de jeûne pour prier pour les malades et demander la fin de l’épidémie.

« La joie du Seigneur est notre rempart. »

Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence