Funérailles conduites par des laïcs

Des laïcs bénévoles accomplissent dans l’Unité Pastorale la difficile mission ecclésiale d’accompagner les familles dans le deuil et d’assurer la présidence des funérailles à l’église. Mireille Besson qui exerce cette responsabilité dans les équipes de la Paroisse ND du Haut-Nyonsais a accepté de témoigner en répondant à nos questions :

Depuis quand accomplissez-vous cette mission ecclésiale ?

Je suis engagée dans l’équipe funérailles depuis 2007 sur le secteur de La Motte-Chalancon qui comprend aussi les villages d’Arnayon, Chalancon, Rottier,Establet, La Charce, Bellegarde et dans la mesure de mes possibilités j’apporte mon aide sur le secteur de Rémuzat et Saint-May.

Au cours de ces 11 années j’ai suivi des formations et j’ai rencontré d’autres équipes « funérailles ».

Quel est le point de départ de votre engagement ?

J’ai été motivée pour m’engager à la suite des funérailles de ma maman. J’ai ressenti un malaise de compréhension entre l’équipe de funérailles et mes souhaits. Je ne me suis pas sentie écoutée et comprise. Alors j’ai pensé que je pouvais apporter quelque chose dans l’équipe. Petit à petit j’ai appris l’écoute, l’accompagnement des familles.

En quoi cette responsabilité est-elle lourde à porter ?

Les responsabilités les plus lourdes à porter sont l’écoute et les souhaits de la famille tout en respectant les idées du défunt et le sens religieux et priant de la célébration.

Nous devons être vigilants que les discours et les musiques profanes ne soient trop envahissants et d’avoir la force de refuser certaines chansons qui pourraient être blessantes pour certaines personnes.

Il n’y a pas que la célébration qui est importante dans notre engagement. Il faut se rendre disponible dès l’annonce du décès et le souhait d’avoir un service. Dès que je suis avertie par la famille ou les pompes funèbres, nous choisissons ensemble le jour et l’heure puis je me mets à la disposition de la famille pour la rencontrer, essayer de comprendre son attente afin de faciliter l’organisation de la célébration et la soulager. Je me fais accompagner d’au moins une personne lorsque cela est possible afin que cette démarche soit davantage le souci d’une communauté que d’une seule personne.

Quelquefois la famille n’est pas sur place, je prends contact par téléphone ou internet et j’essaie de rédiger un déroulement plus ou moins fourni, le prépare et le soumets à la famille. Je prends soin d’être présente dès l’arrivée de la famille que j’accompagne jusqu’au cimetière, j’essaie d’être attentionnée à chacun, que l’église soit propre et accueillante. Je prépare à l’avance tous les besoins matériels.

Les laïcs peuvent-ils remplacer les prêtres ?

Les laïcs ne peuvent pas remplacer les prêtres mais nous devons dédramatiser leur absence. Il est parfois difficile de dire aux familles qui demandent un prêtre que la célébration des funérailles n’est pas un sacrement, que les prêtres ne sont pas assez nombreux pour assurer toutes les funérailles dans leur secteur. Très souvent les familles le comprennent et elles sont touchées lorsqu’on leur dit que malgré leur absence les prêtres sont prévenus et prient pour le défunt lorsqu’ils officient où qu’ils soient.

La liturgie des funérailles est-elle plus exigeante que celle des messes que vous avez animées ?

Oui la liturgie des funérailles est plus exigeante que celle des messes dominicales car nous devons choisir les lectures et l’évangile afin qu’elles correspondent aux idées et à la vie du défunt et au niveau des croyances de la famille.

Quel est le rite qui vous semble être le mieux ressenti par l’assemblée ?

Les rites sont des moments importants dans la célébration. Les plus marquants sont le rite de la lumière et la bénédiction de l’eau qui rappellent ceux du baptême.

Est-ce que la célébration des funérailles se limite à soutenir les personnes ?

La célébration des funérailles ne se limite pas seulement à soutenir la famille mais aussi à faire ressentir la foi du défunt, sa place dans la communauté et de transmettre notre foi et l’importance de la résurrection, que malgré leur peine lors de la disparition de leur être cher, la vie continue auprès de Dieu